Billetterie
Inüit
Scène du Chapiteau - à partir de 12h
dimanche 27 octobre 2019 - 17:45
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Coline. Alexis. Pablo. Pierre. Rémy. Simon. Une moyenne d’âge de 25 ans, une origine géographique qui se situe aux alentours de Nantes et une passion, furieuse, viscérale, parfois raisonnée, pour la musique. C’est une bande qui n’envisage pas de jouer, de s’exprimer ou de composer les uns sans les autres. C’est Inüit. 

Inuït signifie « être humain » dans la langue de ce peuple nord-américain, ce qui en dit long sur l’état d’esprit du groupe : être ensemble et regarder dans la même direction. C’est-à-dire une pop plurielle, ouverte à tous les vents contraires. Si Inüit va fêter ses trois ans, cela fait déjà une décennie que ses musiciens cultivent une véritable histoire d’amitié. Les garçons se sont rencontrés en faisant de la musique, à la sortie du lycée. Au fil des ateliers et des collaborations, plusieurs formations sont montées, ici et là, et écument les bars français. Coline, elle, chante sur scène accompagnée de son piano et croise Pierre et Alexis qui lui proposent de jouer avec eux. Lorsque la bande masculine envisage, pour de bon cette fois, un projet sonore, ils pensent à la voix, profonde et fédératrice, de Coline. L’écriture, elle, doit désormais se penser à 6 têtes et 12 mains. Ainsi naît la démocratie d’Inüit, où chaque individualité est puissante, mais la musique est l’oeuvre d’un collectif. 

Afin de jouer aux Transmusicales de Rennes de 2015, ils composent en un temps record quelques titres qui s’avèrent suffisamment convaincants pour les sacrer comme la nouvelle révélation de la pop française… et pour taper dans l’oreille de Benjamin Lebeau, éminente moitié des Shoes. Leur entente est immédiate. En 2017, tout en étant programmé dans moult manifestations (Francofolies de La Rochelle, Printemps de Bourges, Rock en Seine, le MaMA) et devenant lauréat du Fair, le groupe s’enferme plusieurs semaines dans le studio parisien de Lebeau, qui se charge de la production de leurs titres. L’ampleur spatio-temporelle les y encourage à expérimenter, à tout se permettre sans aucune limite technique. En résulte un premier album à la fois libérateur et libertaire, bien nommé Action. 

De l’ouverture introspective de « Sides » à la conclusion clubbing d’« Inside », des tubes instantanés et résolument dansants (le fédérateur et protestataire « We The People », le survolté « Body Lies », le trippant « Polar Bear ») aux ballades multi-facettes comme « Move Slowly », « Wrong Dance » et « Pretty Puppet », Action brille par sa cohérence. Qu’importent ses humeurs, sa musique reste fidèle à ses échos tribaux, assumant son anglophonie car telles sont les influences d’Inuït. Celles-ci sont d’ailleurs remarquables d’éclectisme : Radiohead, Steve Reich, Tame Impala, Vince Staples, Aphex Twin, Burial, Brad Mehldau... De la musique contemporaine au jazz en passant par la pop le hip hop et l’électronique, chaque inspiration a nourri Action, disque à la riche matière, tantôt expérimental, tantôt organique, tantôt électronique. Et parfois tout à la fois ! 

Surtout, ces chansons viscérales brillent par leur capacité à être incarnées en live. Ce qui confirme le but premier, primitif même, d’Inüit : partager leur musique avec ceux qui les entourent. Rentrant en trombe dans le paysage pop contemporain, Inuït nous rappelle la singulière réalité de nos fantasmes.